JEUDI 25 SEPTEMBRE 2008 ☞ « Chronique d’un été », un film de Jean Rouch et Edgar Morin

« Chronique d’un été »,
un film de Jean Rouch et Edgar Morin
Documentaire – France – 1961 – 90 min
Pendant l’été 1960, Edgar Morin, sociologue, et Jean Rouch vont enquêter sur la vie quotidienne de jeunes parisiens pour tenter de comprendre leur conception du bonheur. Le film-essai suit pendant quelques mois tout à la fois l’enquête elle-même et l’évolution des protagonistes principaux. Très vite autour de la question initiale, « comment vis-tu ? es-tu heureux ? » apparaissent des questions essentielles, la politique, le désespoir, l’ennui, la solitude… Le groupe interrogé lors de l’enquête se retrouve finalement autour de la première projection du film, en discute, l’accepte ou le rejette ; les deux auteurs se trouvent face à cette expérience cruelle mais passionnante de « cinéma-vérité ».
Ce film sans scénario ni acteur professionnel, tente de fixer les limites de la vérité cinématographique. Le concepteur du cinéma-vérité Jean Rouch et le sociologue Edgar Morin réalisèrent ce film à Paris durant l’été 1960 autour de la question du bonheur, posée dans la rue, puis développée dans diverses conversations. Les divers intervenants sont invités pour conclure à commenter le film terminé. Le fond et la forme de ce documentaire ont fait date, au moment de la fin de la guerre d’Algérie, de l’indépendance du futur Zaïre et de l’émergence, dans le cinéma français, de la nouvelle vague.” “A travers toutes ses manières de « faire » l’ethnologue et le cinéaste, Jean Rouch met en oeuvre une véritable philosophie de l’action. Cet impénitent « trickster », ce magicien souriant, ce charmeur, ce chasseur de rêves, ce contrebandier des genres, n’a cessé d’inventer l’Afrique, n’aurait-il pas aussi inventé l’anthropologie en faisant son cinéma? Une réponse à cette question apparaît bien à travers l’expérience menée en collaboration avec Edgar Morin pour le film Chronique d’un été[1] . En effet, ce n’est pas seulement l’avènement du cinéma direct en France mais c’est un véritable film-action où se nouent des situations et des relations réelles entre protagonistes réunis de manière plus ou moins artificielle. L’intelligence de Rouch et Morin est d’avoir fait suivre au spectateur les méandres d’implication des acteurs et des réalisateurs les uns avec les autres, proposant de cette façon l’anthropologie dynamique d’un groupe en formation, d’une société émergente. Le réalisateur n’est plus démiurge ou savant montreur d’ombres mais médiateur impliqué par les effets de son entreprise. Le sens du film appartient en définitive au spectateur et se renouvelle ainsi de visionnement en visionnement.
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles