JEUDI 26 NOVEMBRE 2015 à 19h30 ▶ « Témoignages de femmes »
10 min, de Jorge Leon
La femme à la caméra, de Karima Bouzir
Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
10 min
de Jorge León
Belgique – 2009 – 19′
À travers la lecture d’une feuille d’audition judiciaire, le film relate le parcours d’une jeune fille projetée malgré elle dans un réseau de prostitution.
Dix minutes, ce n’est pas ici la durée du film, mais la durée standard de la passe, imposée minuterie de cuisine à l’appui et souvent douze heures par jour, aux prostituées par les souteneurs des branches les plus dures et « productivistes » du milieu bruxellois. Jorge León aborde la descente aux enfers d’une jeune Bulgare prise à ce piège par la confrontation d’images de vitrines, de « carrées » et d’objets, à la lecture, par Josse De Pauw, de son témoignage à la police.
La femme à la caméra
de Karima Bouzir
Maroc – 2012 – 59′
C’est la chronique douce-amère de la vie de Khadija, jeune Marocaine analphabète et divorcée qui, en dépit de la forte résistance de sa famille et de son environnement, est fermement décidée à travailler comme vidéographe de mariages pour assurer son indépendance. Alors que la saison des cérémonies nuptiales bat son plein à Casablanca, nous suivons Khadija dans ses allées et venues entre l’appartement familial, où la tension est palpable, et l’univers plein d’espoir et de légèreté des fêtes de mariage qu’elle filme.
Dans son film documentaire, La Femme à la caméra, la réalisatrice, Karima Zoubir, choisit de suivre Khadija, femme divorcée, qui élève seule son fils et vit dans la demeure familiale. Elle contribue largement aux ressources de sa famille grâce à son travail de camerawoman des mariages. Néanmoins, cette contribution financière ne joue guère sur les mentalités, notamment sur celle du frère qui juge le travail de sa sœur contraire au comportement d’une femme « convenable ». Les tensions s’installent, les voisins ne sont pas étrangers à la stigmatisation d’une femme qui revendique son autonomie par son travail. Puisqu’une femme « respectable » reste à la maison et qu’il est hors de question qu’elle soit indépendante, alors évidemment en bravant les interdits, c’est une Kaba (une putain).
Toutefois, et malgré les pressions, Khadija poursuit son métier. Elle aime réaliser des films, même si elle ne les signe pas, puisque le distributeur — patriarcat oblige — s’en déclare l’auteur.
S’emparer de la caméra rejoint en fait une problématique universelle, celle du droit des femmes à la création. Et l’ouverture d’un métier exclusivement réservé aux hommes prend des allures de conquête. Khadija revendique justement ses droits à l’indépendance et à la création, ce qui n’est pas sans rappeler le mouvement des cinéastes féministes des années 1970, en France, même si le contexte est différent. Dans la Femme à la caméra de Karima Zoubir, deux femmes sont à la caméra, Khadija filme les mariages et Gris Jordana — la chef opérateure de la réalisatrice — filme Khadija au quotidien.
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles