jeudi 28 SEPTEMBRE 2017 à 20 h ▶ Le Signe du lion, de Eric Rohmer
Le Signe du lion
de Eric Rohmer
France – 1962 – 1h 40′
Avec Jess Hahn, Van Doude, Michèle Girardon, Jean Le Poulain
Musicien d’origine étrangère installé à Saint Germain des Près, Pierre Wersselin s’adonne plus volontiers à l’oisiveté et à la vie nocturne qu’à sa sonate. Il emprunte régulièrement de l’argent à son entourage. Un matin de Juillet, un télégramme lui apprend que sa tante, très riche, vient de mourir. S’imaginant sorti pour longtemps du besoin, il organise une fête avec l’argent d’un ami. Peu après il découvre que sa tante l’a déshérité au profit de son cousin. Pierre, qui comptait beaucoup sur cet héritage se retrouve sur le pavé.
« Le film frappe par sa peinture de Paris presque documentaire et réaliste : un noir et blanc sobre, des portraits grotesques de clochards à la Boudu, des morceaux de vie captés dans les rues. Paris semble vraiment être un personnage à part entière de l’histoire comme dans Les 400 Coups ou dans A Bout de Souffle. »
Télérama – Jacques Siclier
« Tourné en sept semaines, le premier long métrage d’Eric Rohmer se présente aujourd’hui comme un document sur le Paris de cet été 1959 : Saint-Germain-des-Prés et le bal du 14 Juillet, le marché de la rue de Buci, les abords du pont de Neuilly avant la grande fièvre urbanistique. Les femmes portent des robes courtes gonflées par des jupons et sont chaussées de ballerines. La boîte de sardines coûte 70 F anciens. Rohmer regarde vivre le bohème seul et sans argent dans ce Paris estival. Il montre la déchéance d’un homme qui passe à l’état de clochard, parce que les structures de son univers social lui font soudain défaut. C’est un constat d’entomologiste, remarquable par la précision, le regard froid de l’auteur. On trouve, diffus dans le récit mais évident dans la dernière séquence, ce goût du jeu intellectuel qui a fait de lui le plus littéraire de nos cinéastes.
Premier film d’Eric Rohmer, Le Signe du lion, sorti en mai 1959, est également l’un des premiers films de la Nouvelle Vague avec Le Beau Serge de Chabrol (sorti en janvier 1959), Les 400 Coups de Truffaut (sorti en juin 1959) et A Bout de Souffle de Godard (sorti en mars 1960). Typique de l’économie de la Nouvelle Vague (tournage rapide dans les rues de Paris avec des acteurs méconnus), Le Signe du lion porte en germe l’œuvre à venir de son réalisateur. »
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles