Vivre avec les loups
Jeudi 15 mai 2025 – 19 h 30
France – 2023 – 1h 29’
Centre Paris Anim’ Ruth Bader Ginsburg, place Carrée, forum des Halles, 75001 Paris
Le réalisateur nous parle du loup d’une manière totalement nouvelle et inattendue. Il y aura bientôt des loups un peu partout en France. Il faut donc apprendre à « vivre avec les loups ».
Dépassant les postures polémiques, l’auteur nous amène de manière sensible et cinématographique à percevoir différemment la nature qui nous entoure et les animaux qui l’habitent : chevreuils, chamois, bouquetins…
Dossier de presse
« Cette idée qu’il faudrait à tout prix éliminer les prédateurs sous peine de les voir pulluler et tout détruire est totalement fausse car les prédateurs se régulent eux-mêmes afin de préserver leur garde-manger… L’un des moyens pour y parvenir est la dispersion. Chaque année, certains jeunes partent en quête de territoires disponibles pour s’installer. » Voix off
Filmer les loups et la nature
La durée du tournage s’est étalée sur un an et demi. J’ai besoin de ce temps, d’une part pour réussir à filmer les loups dans leur milieu naturel, mais aussi pour rencontrer et installer la confiance avec les personnes (éleveurs, bergers, chasseurs…) qui interviendront dans le film. À la différence des deux premiers films, je ne suis plus seul, il était important pour moi de faire parler les « acteurs », notamment ceux qui ont une approche positive et réaliste de la présence des loups et aller chercher au plus profond la force émotionnelle qui les anime. Le public va parfaitement retrouver mon personnage et je vais l’impliquer d’avantage, avec des moments de surprises très forts. J’ai donc passé de longues périodes, seul, en pleine montagne à filmer les loups et la nature, rejoint une semaine par mois par le chef opérateur et l’ingénieur du son afin de réaliser les scènes qui donnent forme à mon personnage.
« Ces jeunes bergers ont tous subi des attaques. Aujourd’hui, on peut dire que dans les Alpes en tout cas, les loups font vraiment partie intégrante de leur travail. Mais les bergers ne sont pas seulement là pour défendre les brebis contre les loups, ils doivent aussi veiller au bien-être du troupeau, soigner les bêtes blessées ou malades et les faire profiter au mieux de la ressource en nourriture. Ils doivent aussi veiller à préserver la fragilité des alpages. » Voix off
Car il y a du nouveau…
Lorsque je réalise un film, je passe énormément de temps sur le terrain en pleine nature et lorsque le film sort sur les écrans, je change de décor et me consacre alors à la promotion et l’accompagnement du film dans les salles de cinéma. Ce partage avec le public et avec les nombreux débats le nourrissent et m’inspirent. Puis la montagne et les loups m’appellent à nouveau et je me replonge avec frénésie au cœur du Sauvage avec de nouvelles idées et d’autres histoires à raconter. Après mes deux longs métrages sur les loups, réaliser une trilogie devint une évidence, m’imposant une nouvelle aventure cinématographique intitulée Vivre avec les loups. Après le tourbillon des médias et des débats passionnés, souvent bienveillants, parfois tendus, où les détracteurs du loup expriment leur violence et leur haine, je suis revenu dans le massif sauvage des Ecrins avec des sentiments partagés et l’impression qu’il faut faire évoluer les mentalités. Je suis donc reparti en montagne, trouvant refuge dans une cabane improbable, un abri sous roche magnifique, au cœur du territoire d’une famille de jeunes loups nouvellement installés. A cet endroit, j’ai pu faire le point, me retrouver et préparer un nouveau film, car il y a du nouveau…
« Ici à la cabane je poursuis mon chemin vers la compréhension du vivant. Les loups sont d’excellents guides… Ils sont un indicateur de la santé biologique des milieux naturels, ils sont aussi un indicateur de notre capacité à nous, humains, d’accepter la nature. » Voix off
Les thématiques abordées
Nous constatons aujourd’hui que certains territoires des Alpes sont déjà à leur maximum de capacité. Dans de nombreuses vallées, tous les territoires favorables sont occupés par des loups : C’est complet. A ce stade, le problème actuel n’est plus de se poser la question d’être pour ou contre les loups, mais la nécessité de s’adapter à leur présence. J’ai voulu souligner leur territorialité, leur capacité de contrôler le nombre des ongulés sauvages (chevreuils, sangliers, cerfs, chamois etc.), afin de préserver cette ressource dont dépend leur survie. Une notion d’autorégulation des espèces, souvent incomprise qu’il est important d’expliquer encore et encore. Au-delà de la simple fascination que l’on peut avoir pour les grands prédateurs (loups, ours lynx), ils sont un marqueur de la richesse biologique des territoires qu’ils occupent. Ils ne choisissent pas un nouveau territoire par hasard. Ils participent à la régulation des ongulés sauvages. Le loup est un bon exemple pour comprendre l’interdépendance prédateur/proie et les bénéfices biologiques qui en résultent, notamment pour la bonne santé et le développement de la forêt grâce à une pression moins forte des ongulés sauvages sur les jeunes arbres. Pour se régénérer, la forêt a besoin des grands prédateurs. Ce comportement territorial des loups et la dispersion qui en découle va continuer et progressivement concerner toutes les régions de France. C’est inéluctable. Aujourd’hui il est très important de se préparer partout à leur retour et de profiter de l’expérience alpine.
PastoraLoup
Pour protéger les loups, protégeons les troupeaux ! Si le développement du loup en France est une bonne nouvelle pour la biodiversité, il n’est pas sans conséquence pour les éleveurs qui subissent la prédation et doivent réadapter leurs pratiques à la présence du canidé, en ayant recours notamment à des moyens de protection des troupeaux. Consciente des difficultés rencontrées par l’élevage, l’association FERUS* propose depuis 1999 une aide complémentaire aux éleveurs et bergers pour la protection de leurs troupeaux au travers du programme PastoraLoup. Avec ce programme, le but est de soutenir les éleveurs soumis à la prédation en renforçant la présence humaine, principalement de nuit, auprès des troupeaux grâce à l’implication de bénévoles formés. Il organise aussi des chantiers afin de réaliser divers travaux pastoraux nécessités par la présence du loup (création ou renforcement de clôtures, entretien des clôtures électriques, débroussaillage) et d’expérimenter de nouveaux moyens de protection tels que les fox-lights (système d’effarouchement lumineux). Depuis plus de 20 ans, plus de 800 bénévoles ont ainsi participé à la cohabitation loups / troupeaux ; grâce à cette présence humaine, dissuasive pour le loup, de nombreuses tentatives de prédation ont été avortées et le taux de prédation chez les éleveurs partenaires est proche de zéro. PastoraLoup, c’est aussi un espace d’échanges et de dialogue entre défenseurs du canidé et éleveurs, permettant à chacun de mieux se comprendre. Concentré jusqu’à présent essentiellement en région PACA, l’activité Pastoraloup s’est développé en 2023 dans le massif du Jura, auprès de troupeaux bovins. En attendant l’implantation du programme dans d’autres régions recolonisées par le loup…*L’association FERUS a pour but la conservation des ours, des loups et des lynx à l’état sauvage en France. Elle agit à plusieurs niveaux et notamment sur le terrain pour favoriser la coexistence de ces espèces avec les activités humaines, l’élevage en premier lieu. (Source FERUS)
Jean-Michel Bertrand
Le cinéaste français voit le jour en 1959, à Saint-Bonnet, capitale coquette du Champsaur où sa famille demeure depuis des générations. Dans ce territoire des Hautes-Alpes, le bocage luxuriant côtoie la rudesse des hautes montagnes. L’école l’intéresse peu. Il court la montagne, préfère la compagnie des animaux et la solitude des cimes. À 16 ans, Jean-Michel se lance dans la vie active, tour à tour moniteur de ski ou « planteur d’arbres » au sein de l’Office national des forêts.Écologiste bien avant l’heure, son amour de la nature va l’emmener aux quatre coins du monde.Passionné d’images, il tourne un premier long métrage en Islande. Le film recevra le premier prix du festival des films de Grands Voyageurs de Super Dévoluy. Immergeant sa caméra dans des univers décalés, le solitaire à l’œil affûté n’arrêtera plus de tourner. À Belfast et Dublin, il témoigne de la misère des enfants des rues qui survivent en élevant des chevaux. Délaissant cette urbanisation délirante, Jean-Michel s’échappe avec les nomades mongols. Pendant une année, il suit leurs errances millénaires.De retour en France, le cinéaste se lance dans un tournage plus personnel : il part à la recherche de « son » aigle. Oiseau mythique qui orchestre ses rêves depuis l’enfance. Une quête filmée dans son jardin, au cœur des montagnes de son enfance. Le cinéaste arpente des étendues oubliées, se fond dans le décor, scrute le ciel avec obstination… jusqu’à l’inoubliable rencontre.
En 2009, le tournage du film Vertige d’une rencontre est achevé. Avec humour et émotion, Jean-Michel Bertrand ouvre pour nous les portes d’un univers tout à la fois proche et mystérieux. Devant sa caméra le « petit peuple » des montagnes se révèle dans toute sa beauté et sa complexité. En 2015, il commence le tournage de La vallée des loups produit par MC4 et Pathé. Le film sort début 2017 et enregistre plus de 300 000 entrées.En 2020, Marche avec les loups poursuit son aventure avec le loup et la nature sauvage. Plus de 200 000 spectateurs vont le voir mais la COVID a coupé son élan.Vivre avec les loups est le troisième volet de cette aventure.
La recette du Génépi de Milou
Faire macérer 50 brins de génépi (cueillette réglementée) fraîchement cueillis*dans 50 cl d’alcool à 90°pendant 40 jours minimum. Faire bouillir 50 cl d’eau avec 26 sucres (27 !…)et mélanger à l’alcool filtré. C’est prêt !
Extrait du livret pédagogique
Le loup gris (Canis lupus)Il a été absent du territoire national durant une soixantaine d’années. Depuis le début des années 1990, il a recolonisé une grande partie des Alpes depuis l’Italie d’où il n’a jamais disparu. Pour beaucoup de montagnards, il a fallu réapprendre à vivre et travailler à son contact. L’expansion territoriale de l’espèce se poursuit, quoique très timidement, dans d’autres massifs montagneux et a débuté dans la campagne française. Où va-t-il s’installer ? Dans quelles conditions vivra t-il à nos côtés ? Ce livret pédagogique donne quelques clés pour connaître cet animal, les solutions qui ont été éprouvées pour rendre la présence de ce prédateur plus facile, notamment aux éleveurs et à leurs bergers, ainsi que les perspectives pour poursuivre l’accompagnement de son retour dans la plus grande aire de répartition possible en France.
Une vie en meute
Le loup est une espèce sociale dont les populations sont structurées en groupes familiaux appelés meutes. Celles-ci se composent d’un couple dominant reproducteur et de ses jeunes de l’année, parfois d’un ou deux jeunes de l’année précédente. En France, les meutes comportent généralement quatre à cinq individus en fin d’hiver, quelques fois jusqu’à 10. Le couple dominant ne se reproduit qu’une fois par an. Une portée compte environ 4 à 8 louveteaux. La mortalité des jeunes est importante, de l’ordre de 50 %,et intervient surtout au cours de leur première année. Ils quittent le groupe entre 1 et 4 ans. Ces loups en dispersion représentent 10 à 40 % de l’effectif d’une population. Vulnérables et peu expérimentés, ces jeunes parcourent des espaces qu’ils ne connaissent pas et doivent chasser seuls.
Un prédateur efficace des ongulés sauvages
Ce prédateur opportuniste est capable de s’adapter à des situations très diverses, ce qui lui permet d’exploiter l’ensemble des populations d’ongulés d’une région. Pour survivre, il doit disposer de ressources abondantes et accessibles toute l’année. Les ongulés sauvages (chamois, mouflons, chevreuils, cerfs, sangliers…) constituent ses proies principales. Le loup ne se maintiendrait pas en l’absence de cette faune sauvage. L’arrivée des loups contribue à réguler les ongulés sauvages. Le loup ajuste ses effectifs aux ressources disponibles et ne provoque jamais la disparition de ses proies. Les loups s’installent préférentiellement dans les sites qui présentent les plus importantes densités de grands herbivores sauvages. Cependant, quelle que soit la densité de ces proies naturelles, les tentatives de prédation sur le bétail persistent, essentiellement du printemps à l’automne. Il existe des solutions éprouvées pour limiter l’impact du loup sur les troupeaux domestiques.
Sa présence en France
Le loup est l’un des carnivores qui occupait la plus vaste aire de répartition dans le monde (ensemble de l’hémisphère nord). A la fin du 18e siècle, il y avait entre 10 et 20 000 loups en France (estimations à partir d’une moyenne de 6 000 loups tués annuellement). L’espèce était présente du bord de la mer à la haute montagne. Après une persécution organisée, l’espèce a disparu au cours des années 1930. Les derniers loups vivaient en Dordogne, en Charente, dans la Vienne et la Haute-Vienne. Dans les Alpes, l’espèce avait déjà disparu depuis une trentaine d’années.
Une espèce protégée
En Europe, le loup est protégé par la Convention de Berne (1979) transcrite dans le droit français en 1989. Il est inscrit dans les annexes II et IV de la directive «±Habitats » de l’Union Européenne et fait partie des espèces prioritaires. En France, l’espèce est protégée sur le territoire national par l’arrêté ministériel du 22 juillet 1993 publié à la suite des premières observations attestées du loup en France. Ce statut implique pour les Etats, donc pour la France, de veiller à la conservation de l’espèce et de ses habitats.
D’où vient-il ?
Les premiers indices de loups dans les Alpes du sud datent de la fin des années 1980. La première observation d’individus authentifiée a été faite en novembre 1992 dans le Parc national du Mercantour. Les loups n’ont pas été réintroduits, ils sont arrivés à la suite d’une recolonisation par étapes de l’Italie depuis le massif des Abruzzes (centre de l’Italie).Cette reconquête s’est faite à la faveur de plusieurs facteurs : la protection légale ; la présence de nombreux ongulés sauvages ; la déprise agricole qui a favorisé aussi bien les proies que les prédateurs. Les superficies en cours de boisements se sont étendues.
Une exceptionnelle capacité de dispersion
Les loups sont capables de traverser des zones habitées et les grandes infrastructures de transport. Ils ont traversé des espaces urbanisés en Italie du Nord et ont traversé la vallée du Rhône, l’obstacle le plus difficile pour cette espèce en France pour rejoindre le Massif central. Quelques années après les premières observations attestées dans les Alpes-Maritimes, la colonisation s’est faite dans une grande partie des Alpes avec des incursions dans tous les massifs montagneux et régions situés autour : Vosges, Jura, Massif central, Pyrénées. Au-delà de ces massifs, il n’y a aucune raison biologique ou écologique pour que les loups se limitent à la montagne et l’espèce devrait pouvoir coloniser la plupart des régions françaises. On y note un potentiel élevé d’installation (ongulés sauvages abondants, tranquillité…). Le taux d’hybridation avec le chien reste très faible, conforme à celui rencontré dans les autres populations européennes.
Une population française vulnérable
À la sortie de l’hiver 2022-2023, la population de loups en France est estimée à 1 104 loups (source OFB). Si de nouveaux territoires français sont rejoints par des loups en dispersion, l’installation de nouveaux groupes reproducteurs y est quasi-inexistante. Même dans les Alpes, cœur de la population, la dynamique est faible dans la partie nord : peu de meutes y sont installées au regard de l’habitat disponible. À ce jour en France, peu de reproductions ont été constatées hors des Alpes (Vosges en 2013, Jura franco-suisse depuis 2019, 2 reproductions dans le Massif central en 2022).La population de loups est bien moins importante que ce qu’elle pourrait être et subit un ralentissement de sa croissance, due aux tirs autorisés par les pouvoirs publics, ajouté à un braconnage dont on ne connaît pas toute la portée. Le loup continue donc de figurer sur la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) des espèces menacées en France.
Les tirs de loups
Depuis 2004, l’Etat français utilise les dispositions de la Directive européenne Habitats-Faune-Flore et autorise sous certaines conditions que des loups puissent être abattus suite à des dommages aux troupeaux. Au fil des années, les conditions ont été assouplies allant même jusqu’à permettre le tir de loups en l’absence de troupeaux. Depuis 2019, les pouvoirs publics font abattre une centaine de loups annuellement, soit 20 % de la population, alors même que les scientifiques préconisent de ne pas dépasser 12 % au risque de mettre en danger l’espèce. L’Office français pour la biodiversité (OFB) et le CNRS ont même alerté sur la « dégradation de la dynamique de la population »de loups et sur une baisse de la survie. L’Etat français est entré dans une logique claire de régulation de l’espèce, voire de son extermination au niveau local, en toute illégalité vis-à-vis des réglementations françaises et européennes. Des tirs inutiles au regard de la supposée prédation du loup qui ne baisse pas. En 2020, FERUS a porté plainte contre la France.
Cohabitation loup / pastoralisme
Même si le loup peut exploiter un peuplement diversifié et abondant de grands mammifères sauvages, cela ne permet pas d’éliminer totalement la prédation sur le cheptel domestique, notamment lorsqu’il est abondant ou mal gardé. Chaque année en France, plusieurs milliers d’animaux domestiques, principalement des ovins, sont victimes de la prédation attribuée au loup : la responsabilité du loup ne peut pas toujours être prononcée de façon certaine (les troupeaux ovins sont également victimes de chiens divagants). Les pouvoirs publics ont mis en place différents programmes de soutien pour accompagner le pastoralisme en zones à loups. Aujourd’hui, les animaux domestiques prédatés sont indemnisés et les différents moyens de protection financés par l’Etat et les fonds européens.
Depuis le retour du loup, la protection des troupeaux est redevenue une priorité. Plusieurs techniques de protection directe des troupeaux ont fait leurs preuves : berger, aide-berger, chiens de protection (patous), parc de regroupement, effaroucheurs… Associés à certaines modifications du système d’élevage, c’est la combinaison de ces différents « outils » qui permet de réduire les risques et dommages sur les troupeaux. On constate une diminution du nombre d’attaques et du nombre de victimes par attaque, même si le « risque zéro » de prédation n’existe pas.
La présence humaine
Les contraintes économiques ont entraîné une augmentation de la taille des troupeaux et une réduction du gardiennage. Pourtant, la présence d’un berger auprès du troupeau est essentielle pour assurer sa protection, notamment en cas d’attaque, pour éviter les secteurs et les situations de vulnérabilité et assurer le regroupement nocturne. Les animaux domestiques sont des proies « faciles » pour les loups mais la présence d’un berger est dissuasive.
Le regroupement nocturne
Utilisé comme moyen de sécurisation, il est réalisé dans un parc de préférence à proximité des cabanes d’alpage. Le troupeau forme une unité compacte moins vulnérable aux attaques et à la dispersion. Ce parc, constitué de filets mobiles électrifiés suffisamment hauts, doit être de forme arrondie, afin d’éviter que les brebis s’étouffent dans un angle en cas de mouvement de panique. Le regroupement nocturne facilite le travail des chiens de protection.
Les chiens de protection
L’utilisation des chiens de protection est une méthode traditionnelle et efficace pour réduire les attaques et les dommages liés aux attaques des grands carnivores. Plusieurs races sont utilisées en France dont le montagne des Pyrénées, également appelé patou. L’éducation du chien consiste à développer l’instinct de protection vis-à-vis d’un troupeau en le plaçant dès son plus jeune âge au sein des brebis. Le chien de protection fait partie intégrante du troupeau, il développe un attachement affectif fort et ne le quitte jamais. En cas d’agression du troupeau, il s’interpose et aboie avec insistance sans chercher forcément l’affrontement. Sa corpulence et ses menaces suffisent généralement à détourner un chien, un loup, un lynx ou même un ours.
La conservation du loup en France
En France, le loup est une espèce strictement protégée. Néanmoins, une dérogation exceptionnelle permet aux Etats d’autoriser des tirs létaux lorsque la pression de prédation est trop importante.L’évocation du loup anime les passions les plus vives. La présence de l’espèce nécessite un accompagnement. La prévention des dommages permet de rendre sa présence plus acceptable pour ceux qui sont affectés par ses prédations, en particulier les éleveurs. FERUS œuvre dans ce sens, notamment dans le cadre de son action Pastoraloup.