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Mois : avril 2023

ET J’AIME À LA FUREUR

Depuis son enfance, le co-réalisateur de C’est arrivé près de chez vous collectionne des bobines de films. Grâce à ces instants de vie de cinéastes anonymes et ces traces d’émotions préservées, il reconstitue l’aventure de sa famille. Avec Et j’aime à la fureur, André Bonzel déclare son amour pour le cinéma. Sur une musique originale de Benjamin Biolay, il raconte une histoire qui pourrait être la nôtre…

Bande annonce

Dossier de presse

Entretien avec André Bonzel

D’où vous vient ce goût pour les films de famille ?

Cela remonte à l’époque où le père d’un copain nous projetait des films pendant les vacances d’été. J’idéalisais ce père bien aimant, qui s’occupait de ses enfants. Il nous montrait non seulement des Keaton ou des Chaplin mais aussi des films plus étranges comme Le Cabinet du docteur Caligari, Les Trois Lumières. Ajoutez à cela le cliquetis du projecteur, la traduction par le père de mes amis des intertitres et c’est le moment précis où est né mon désir de posséder des films. Je tannais mes parents pour avoir un projecteur et j’ai fini par avoir un Pathé-Baby. Et avec il y avait des films d’amateurs, films qui m’ont fasciné. Avec ce côté voyeur qui va très bien au cinéma.

Qu’est-ce qui vous intéresse tellement dans ces films ?

Ce que j’aime dans les films amateurs c’est que ce sont des films uniques. Des gens qui filment leur propre vie. Et ce sont des originaux. Des inversibles dont il n’existe qu’un seul exemplaire. Le film que l’on projette est celui qui était dans la caméra. Attention, tout n’est pas passionnant. Il y a des kilomètres de bébés, de première communion… des trucs insupportables. Mais de temps en temps il y a des pépites. Ce qui est intéressant c’est que l’on voit les gens grandir, vieillir…Votre vie se déroule donc très tôt à travers les images des autres…Clairement. À ce moment, c’est une vie par procuration. Enfant, je m’inventais la famille que je n’avais jamais eue parce que c’était des films de familles heureuses et en les regardant je rêvais à cela. Je cherchais l’amour de mon père aux yeux duquel je n’existais pas. Pour moi le bonheur ressemblait à cela.

Quitte, comme vous le dites, à inventer des destins malheureux à ceux qui ont des têtes d’abrutis ?

C’est vrai. Quand on regarde ces films on ne sait rien de leur contenu. Parfois sur l’amorce ou sur la boîte figure un prénom ou une date. Mais rien de plus. Donc on invente. Et dès qu’un élément surgit dans le cadre on change l’histoire que l’on est en train de fabriquer. C’est addictif.

À quels désirs répondait ce film quand vous avez commencé le gigantesque chantier de sa fabrication ?

D’abord l’envie de partager ma passion pour ces films qui sont éminemment cinématographiques. Je crois qu’ils ont vraiment quelque chose à nous apprendre sur le cinéma. Et sur nous-mêmes. Les cinéastes amateurs filment le réel tel qu’il est et par là ils retrouvent l’origine même du cinéma. Il y a cette idée de vouloir laisser une trace des gens aimés. C’est pour moi une manière sans doute inconsciente de lutter contre la fin qu’on connaît.La seconde raison c’était de faire un long métrage. Parce que depuis C’est arrivé près de chez vous j’ai monté pas mal de projets qui n’ont pas abouti. Et l’envie de produire de nouveau un film moi-même, sans attendre de trouver des financements. J’ai donc commencé en m’autofinançant, puis j’ai obtenu l’avance sur recettes. Puis Les Films du Poisson sont arrivés en aidant à la production. Nombreux sont les personnages dans le film qui veulent, à leur manière, faire du cinéma. Et mon film raconte ça, le désir à tout prix de faire un film.

D’où est venue l’idée d’assembler de vieux films de famille puis d’y accoler votre narration ?

C’est ma femme Anna qui me connaît depuis toujours avec mes bobines de films envahissantes qui m’a encouragé. Mais raconter sa vie et prétendre que cela va intéresser quelqu’un, fallait-il le faire ? Surtout à une époque où tout le monde fait des blogs et poste des photos de soi ? Cela me freinait. Je me suis lancé en racontant d’abord l’histoire de personnages un peu éloignés de ma famille, avec un côté Zelig.J’avais fait une petite bande démo que j’ai montrée à Benoît (Poelvoorde). Il m’a conforté en me disant que ce qu’il voyait était super, mais qu’il fallait que je raconte plus ma vie. Il savait pour mon père, mes troubles alimentaires et il trouvait cela plus intéressant. Ça a été le déclic et ça m’a conforté dans l’idée que ça pouvait fonctionner. Et puis je me suis dit vas-y, si ça ne marche pas tu arrêtes…Pareil pour la voix off. J’ai pensé la confier à un comédien d’autant que je déteste m’entendre. Et puis finalement je me suis rangé à l’idée que ce serait plus authentique. Les choses se sont construites ainsi. Au fur et à mesure. Au départ j’avais 60 heures d’un premier montage de films choisis.

Il y a dans le récit que vous construisez une forte dimension romanesque puisque vous revenez sur les traces, réelles ou pas, de vos ancêtres…

Je suis persuadé que l’on hérite obligatoirement de celles et ceux qui nous ont précédés. Sans même connaître certains éléments biographiques. Est-ce dans l’ADN ? Dans la transmission génétique ? Je ne sais pas vraiment. Je ne savais rien de l’histoire de ma famille. Mon père ne m’a presque jamais adressé la parole. Ma mère venait d’une famille très catholique avec ce que cela suppose de choses dont il ne fallait pas parler. Ce n’est que quand ils n’ont plus été là que cela a commencé à me travailler. Donc oui avec ce film j’ai voulu réfléchir à mon héritage familial. J’adore cela au cinéma comme en littérature, les oeuvres qui racontent toute une vie condensée. Tout se précipite. Il y a quelque chose de profond. D’existentiel. Qui pose la question : c’est quoi la vie ? J’ai soixante ans. Et je n’ai pas vu le temps passer. Dans ma tête j’ai l’impression d’en avoir 20. Cette idée du temps qui passe me travaille. Pour ne pas dire m’obsède. Le corps qui vieillit, le fait d’avoir des enfants… Le film raconte cela aussi.

Tout ce que vous racontez dans le film sur votre aïeul est-il vrai ?

Tout ce que je raconte sur moi est rigoureusement vrai. Comme par exemple mon père qui construit un mur dans la maison pour la séparer en deux, le décès de ma petite amie ou la rencontre avec Anna. Mais pour certaines séquences disons qu’il y a des choses inspirées de faits réels. Après tout, Borges disait « Cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée ». Je dirais que tout est plausible. Prenez par exemple les histoires de ma famille pendant la guerre. Honnêtement je ne sais rien du tout car ce n’est pas le genre de choses qui se raconte. Mais c’était une bonne idée romanesque et scénaristique pour dire les secrets de famille, ceux qui sont enfouis et tus. Après, les images sont vraies puisqu’elles ont été tournées. En plus elles ont été réalisées par des amateurs ou des semi-professionnels avec ce côté fascinant qui est de filmer sa propre vie contrairement au documentaire. Cela apporte une dimension particulière à ces images. Cela attrape des choses imprévues. Avec des sens cachés. Ces films gardent un peu du sentiment éprouvé par ceux qui les réalisent et pour les personnes filmées. La plupart du temps ils filment les gens qu’ils aiment. Et cela transparaît. Et cela fait de ces films des objets cinématographiques à part.

Votre film est aussi l’histoire d’un siècle enregistré par une invention qui lui est contemporaine…

Je voulais que le film raconte ma vie, le cinéma et le siècle. À un moment je racontais aussi les luttes sociales à travers des films sur les mines, les accidents du travail… et même si j’ai beaucoup coupé il reste quelque chose de cela. Il y a souvent dans ces films un contenu qui nous semble anodin, des prises de vue de la rue, de kermesse qui avec le temps prennent une valeur insoupçonnée.

Il raconte aussi la dimension sexuée du cinéma…

J’ai commencé à filmer à 14 ans. C’est l’âge de la découverte de ma sexualité et elle est très liée au cinéma. Ce que je raconte avec les images de Sabine qui était dans le grenier avec nous, qui fut ma première petite copine et dont j’étais amoureux fou. C’est intimement lié. C’est lié à la pénombre, aux images projetées. Je draguais avec ma caméra. Elle me sécurisait.La force du cinéma c’est que chacun y met ce qu’il a envie d’y trouver et se fabrique son propre film. C’est pour cela que personne ne voit jamais le même film. Je crois que l’on peut trouver sa vie dans le cinéma. Mais la vie reste pour moi plus importante que le cinéma.

Le film commence par un train entrant en gare, puis il y a cette parodie les arroseuses arrosées… d’une manière vous racontez aussi l’histoire du 7ème art…

Ces films amateurs sont quelque part l’essence même du cinéma. Il est évident que ces cinéastes du dimanche se posent les mêmes questions que les réalisateurs de toujours. Qu’est-ce que je vais filmer ? Comment vais-je cadrer ? Gérer le découpage… Et surtout quel regard je vais poser sur ce que je filme ? Sur ce que je raconte. Ils essaient plein de choses. C’est ça qui est beau. C’est une sorte de cinéma brut. Ces envies transpirent dans leurs films. Cinquante, cent ans après, ils renaissent et sont vus par des spectateurs, ce qui est la seule finalité du cinéma.

L’une des forces du film tient à sa mélancolie. Ces vies que vous montrez ont disparu emportées par l’oubli…

Je trouve fascinante cette dimension existentielle qui tient au fait que ces gens dont on ne sait rien, qui sont totalement anonymes, qui ont aimé et vécu, continuent d’exister à nos yeux parce que quelqu’un a juste pris une caméra pour les filmer. Et forcément par extension, on se demande ce qui va rester de nous-même. Et on le perçoit, on le ressent à chaque image. C’est ce paradoxe fascinant que j’ai voulu mettre dans le film. Sans aucune nostalgie du passé.

Pour la musique vous avez travaillé avec Benjamin Biolay.

La musique est l’autre narration du film. Et j’adore le travail de Benjamin Biolay. Le chanteur, l’acteur et la personne qu’il est. Même avant de le connaître. Je savais dès le départ qu’il faudrait beaucoup de musique puisque les films sont muets. J’ai très vite pensé à Biolay car ses mélodies restent tout de suite en mémoire, et je rêvais qu’il compose la musique du film. Il s’est tout de suite intéressé au projet. Comme j’avais un premier bout-à-bout, on lui a projeté. Il a reconnu Ambleteuse, village qui est dans le film et que peu de personnes connaissent. Heureux hasard.

Comment a-t-il travaillé ? À partir de quelles images ?

Il m’a demandé quels instruments j’aimais. Je lui ai donc indiqué que j’appréciais les pizzicati, les cordes, les Rhodes, les pianos électriques mais aussi les sifflements comme dans certaines comédies françaises. Mais je lui ai surtout demandé de se faire plaisir. Je crois que les images l’ont vraiment inspiré. Il s’est investi complètement. Il a composé plus de soixante-cinq morceaux. Par contrat il ne devait faire que des musiques mais il nous a écrit quelques chansons. J’ai passé du temps en studio avec lui à le voir travailler et c’était un vrai bonheur.

Vous pensez parfois à l’après ? À ce que deviendra votre collection plus tard ?

Il faudra la léguer. La donner à une cinémathèque. Il faut qu’elle continue à exister car certaines de ces images sont précieuses.

LA SOIF (JAJDA)

Des draps blancs flottent dans le vent, quelque part dans les terres vallonnées de Bulgarie. Ils proviennent d’un hôtel de la région. Un couple et leur fils de 16 ans gagnent leur vie en les lavant. Pourtant, l’eau se fait rare cet été-là, mettant à mal leur affaire. On fait alors appel à un homme et à sa fille adolescente pour résoudre le problème. Ils sont puisatiers. À la recherche de nouvelles sources d’eau, les deux familles apprennent à se connaître et découvrent bientôt qu’ils ressentent un plus grand besoin encore: l’amour, qui ne tardera pas à submerger tous les protagonistes. Svetla Tsotsorkova nous présente pas à pas, dans son premier film mêlant images époustouflantes et laconisme latent, la soif d’amour de ses personnages.

Film sélectionné pour le festival du film européen 2019 (ARTE)

Cineuropa

On ne peut guère imaginer cadre plus pittoresque que celui choisi par Tsotsorkova pour dépeindre la manière dont des forces étrangères peuvent affecter la vie sans histoires d’une famille. La vieille maison exposée aux éléments, au milieu des draps claquant au vent, rappelle l’image d’un Béhémoth brun qui serait prêt à s’élancer vers le ciel dans un grand déploiement d’ailes colorées. Cela pourrait peut-être déclencher une tornade en Chine, bien qu’ici, à dire vrai, la sourcière aux cheveux blonds sera à l’origine des bouleversements de cette histoire, écrite par la réalisatrice avec Svetoslav Ovcharov et Ventsislav Vasilev.
Avec ses vérités tronquées, son extrême franchise et sa nature tranquille, presque maussade, la jeune fille fait surgir l’évidence pour chacun des autres personnages. L’adolescent se rend compte qu’il comble le vide de ses journées en repassant les draps et en s’occupant de la cuisine, la mère se rend compte que les années s’envolent aussi rapidement que des secondes au milieu des draps suspendus, chassées par le vent aride et perdues à jamais ; tandis que le père comprend que ses deux crises cardiaques ont fait de lui un vieil homme. Présenté par la réalisatrice comme un film “intime, vécu, à caractère autobiographique”, Thirst montre que non contente de meurtrir le sol, la sécheresse peut aussi fendre l’âme.
Tandis que le travail attentif du directeur de la photographie Vesselin Hristov emplit l’écran de bruns infinis, la réalisatrice pimente les tribulations de ses personnages de moments drôles, méditatifs et affectueux qui font de la colline et de la maison au bout de son chemin de terre sinueux, un fascinant microcosme des réalités familiales.

Cineuropa : Le lieu que vous avez choisi pour le tournage est très important pour l’histoire. Le scénario a-t-il été écrit spécifiquement pour ce lieu ?

Svetla Tsotsorkova : Nous avons passé des mois à chercher un site où tourner le film. Quand nous avons déniché le village idéal pour le script, nous nous sommes demandé pourquoi aucune résidence d’été n’avait été construite sur place, car le paysage était magnifique. Il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre que c’était à cause du manque d’approvisionnement correct en eau dans la région. Les quelques habitants qui y vivent doivent encore aller puiser leur eau à la source. La sécheresse est un fléau, mais elle n’empêche pas d’être inventif. Par exemple, dans l’une des maisons, une piscine a été construite pour récolter l’eau de pluie. Nous avons instantanément décidé d’utiliser ce détail dans le film. Comme mon mentor, Georgi Djulgerov, avait coutume de me dire à l’époque où j’étais encore son élève à l’Académie du cinéma de Sofia : « La vie est le plus grand des inventeurs ». Il avait raison.

Vous semblez très efficace dans la direction des jeunes acteurs. L’adolescence revêt-elle une signification particulière pour vous, en tant qu’auteur ?

J’ai passé mon enfance dans un petit village niché sur une montagne bulgare. J’étais sûre que la vie dans le village était ennuyeuse et monotone. Aujourd’hui, quand j’y repense, je me dis que j’étais décidément bien irréfléchie et égoïste, à l’image de l’enfance, mais j’ai pu me plonger à nouveau dans cette période en cherchant un sujet pour mon film… Peut-être parce que j’ai conscience qu’il s’agit du seul moyen pour moi d’y retourner.

Quel a été le plus grand défi du tournage de Thirst ?

Trouver des adolescents capables d’incarner le garçon et la fille n’a pas été chose facile. Cela m’a pris presque deux ans. Mon assistant et moi avons passé de nombreuses heures à observer des garçons et des filles au parc et dans les cours de récréation. Si l’un d’eux nous paraissait prometteur, nous allions à sa rencontre. J’ose à peine imaginer ce qu’ils ont dû penser ! Ainsi, j’ai rencontré plus de 3 000 adolescents avant de trouver Monika et Alexander.

Travailler avec des acteurs aussi intelligents, sensibles et professionnels qu’Ivaylo Hristov, Svetlana Yancheva et Vasil Mihajlov s’est révélé extrêmement précieux, mais c’était aussi une gageure : c’était mon premier long-métrage et eux leur centième. Leur expérience du métier a été d’une grande aide au moment du développement des personnages, mais il a parfois été difficile pour moi de les diriger comme je le voulais.

Est-il difficile de sortir un film bulgare en Bulgarie ? Comment s’assurer qu’un film sera applaudi à la fois dans les festivals et dans les salles ?

Il faut s’écouter. Il faut croire en sa sensibilité, son goût et son intuition, raconter des histoires authentiques ou vécues, mettre en scène des personnages que vous avez rencontrés ou que vous pouvez réellement comprendre. Tout cela ne peut mener qu’à un résultat positif, d’une manière ou d’une autre.

Calculer si le film sera une réussite ou non auprès du public ou s’efforcer de faire plaisir aux festivals, c’est encore autre chose. Un des problèmes que rencontre la distribution des films, en Bulgarie, c’est le manque de présence d’un réseau stable de cinémas d’art et d’essai. Les multisalles affichent principalement des productions américaines ; les titres européens et bulgares ne les intéressent pas. Ce système transforme la distribution de films en un travail de démarcheur : les réalisateurs se voient souvent obligés de prendre leur film et de faire le tour de différentes villes pour négocier avec les autorités locales l’autorisation de le projeter dans les cinémas locaux. Il est difficile de capter l’attention des cinéphiles.

Notre film va bientôt sortir en Bulgarie. Le public a perdu confiance dans les productions locales. Il nous faut creuser un tunnel mais les deux parties, auteurs et cinéphiles, doivent se mettre à l’ouvrage si on veut nourrir l’espoir de les voir se rejoindre.

La Bulgarie a présenté dernièrement un série de premiers long-métrages très impressionnante qui suggère un intéressant changement de générations. Comment décririez-vous le paysage cinématographique bulgare ?

Le cinéma bulgare est fortement dépendant du soutien financier de l’État. Si le gouvernement décide que le budget est menacé, le secteur culturel sera le premier à subir des coupes budgétaires, ce qui pourrait signifier plusieurs années sans aucune production cinématographique. J’espère sincèrement que le gouvernement est maintenant conscient que la culture est un des quelques produits qui distinguent notre pays. J’espère également qu’ils ont compris que la culture ne pouvait pas être « guidée », mais qu’au contraire elle doit être encouragée. Il y a beaucoup de réalisateurs de talent en Bulgarie, dans toutes les générations. Ils devraient simplement pouvoir travailler sans aucune ingérence de la part du gouvernement.